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dimanche 26 septembre 2010

A quoi bon





Mon chat me dit parfois: à quoi bon!

Oui, mon chat me parle, 

enfin je le lis dans ses yeux quand nonchalamment il se vautre sur mes genoux.
Moi tout tourneboulée ou obnubilèe ou chamboulée.
Lui pas préoccupé, pas interressé, pas perturbé.
Que j'ai raison ou tord, il ronronne.
Que j'ai remporté une victoire ou perdu, il ronronne.
Que je sois dans le bon ou le mauvais camp, il ronronne.
Finalement, à quoi bon?


A quoi bon être à l'écoute, être présente, souriante, disponible.
S'effacer pour les autres, faire d'un temps infini, 

négliger sa famille aux bénéfice d'autres qui, c'est vrai, 
ont de vraies souffrances, de vraies carences, de vrais besoins.
A quoi bon s'oublier autant?

Mon chat, sache que la main qui te nourrit, les genoux qui t'hébergent ne tirent leur substance que par la conscience qu'ils ont d'être inscrits et un minimum utiles à autrui, à ses contemporains.

Alors oui, même parfois désabusée, découragée, desespérée, ça vaut toujours le coup!

jeudi 9 septembre 2010

Il me regarde







Il est là,
Il me regarde.


Parfois recherché,
parfois redouté,
enveloppant,
se diffusant, pénétrant l'environnement,
pénétrant le cerveau, le coeur, l'esprit.


Utile comme une arme de défense,
une arme de protection.
Utile comme ponctuation, accentuation,
arme de la communication.


La vie et ses affres l'attirent.
Il se déplace d'une douleur indescriptible à un effroi innommable,
ressemble à un cri bloqué dans la poitrine.
La vie et ses excès le chassent.
La modernité, dit-on, ou les jeunes, n'en auraient qu'une connaissance livresque.


Son manque peut amener à la folie,
déprime, dépression surgissent lors de longues périodes subies.
Profitable, il l'est tant que l'esprit s'y vautre, 
dans cet espace si douillet, terreau de pensées calmes et apaisantes.
Profitable, il l'est pour celui qui cache, dissimule ou s'y cache, s'y dissimule.
Ecran de fumée, paravent, carapace,
et aussi, profond, signifiant, émouvant.
Regard, gestes, postures, situations l'enrichissent.
Le silence.


Le silence n'est jamais silencieux même à zéro décibel.
Profitez de cet espace,
Faites-y vivre vos rêves, hurlez vos envies.
Le silence n'est pas la solitude. 

dimanche 5 septembre 2010

Bébé sait



Il est 3 heures du matin ou peut-être 4.
Aucun bruit, ni dedans, ni dehors.
Quiètude et tranquilité.
Seule l'agitation frénétique des bras et des jambes déchire ce tableau.
Pas de pleurs, bébé sait que maman veille, proche, très proche.
Même si elles ne se pratiquent que depuis quelques jours, elles se connaissent depuis beaucoup plus longtemps.
Dès les premiers instants, bébé, posée au creux du cou de maman, déjà le regard franc, droit, planté dans ses yeux : une chimie attractive, aimante s'opère alors avec une célérité dévastatrice.
Elle ne se dément pas.
Cette nuit, rien ne perturbe l'échange entre une petite fille et sa maman.

Je regarde, par la porte grande ouverte, le ciel noir étoilé.
Mon enfant, mon tout petit, vient de prendre tranquillement son biberon.
Nourrie, repue, elle niche sa tête contre le creux de mon cou.
Nous sommes peau contre peau.
Je la regarde.
Lui sussure des mots rassurants, des mots d'amour, des mots de maman.
Je sens son corps se détendre, le sommeil est là.
Elle s'abandonne, s'endort sur moi, nos respirations se mèlent, je sens battre son coeur, elle respire mon odeur.
Temps suspendus.
Instants magiques que rien ne peut troubler.
J'ai su, à cet instant, que cette émotion resterait fichée, vive, entière, dans mon coeur, dans mon esprit, mes entrailles.